Chronique 11 - Janvier 2016

Le secteur de Moulon sur le plateau de Saclay se transforme... Retrouvez chaque mois la chronique de François Beautier (textes) et Bernard Minier (photos).
Le réchauffement à Moulon : un gros sujet de... recherche.

À Gif comme partout, mais plus !

Ce tapis fleuri, en bordure du chantier de Moulon, nous parut un cadeau agréable de la nature et un défi lancé par elle aux bâtisseurs du campus (voir note 1). Cependant la réunion, à 33 kilomètres de là, au Bourget, des représentants de 195 États rassemblés pour faire face au réchauffement climatique (voir note 2), nous rappela que cette floraison tardive - en décembre ! - pouvait être l'une des expressions de ce problème planétaire, qui nous concerne tous, nous les Giffois, en tant que Terriens (voir note 3).

À vrai dire, nous avons au moins une raison d'être un peu plus confiants que beaucoup de nos contemporains : à Gif même, dans le parc du CNRS, et à Saint-Aubin, sur le site du CEA de l'Orme des Merisiers, donc à Moulon, le changement climatique est traité scientifiquement par les nombreux chercheurs du Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement (voir note 4).

Et dès 2017, il le sera dans un centre de recherche d'envergure au moins européenne, la future Infrastructure pour le Climat et l'Environnement (voir note 5), à proximité du Synchrotron Soleil.

De même la plupart d'entre nous sommes moins angoissés quant à l'avenir, notamment alimentaire et sanitaire, de notre espèce, parce que près de chez nous des chercheurs progressent sur ces questions et que nous aurons bientôt à Moulon, en grande partie sur Orsay et un peu sur Gif, un puissant Pôle Biologie-Pharmacie-Chimie qui les abordera avec de nouveaux moyens (voir note 6).

En somme, le développement du campus de Moulon (voir note 7) dans le cadre du projet Paris-Saclay, confortera le privilège que les Giffois d'il y a deux générations acquirent - parfois à leur corps défendant (voir note 8) - de vivre à proximité et au contact permanent de scientifiques récemment installés qui inspirèrent à la plupart des enfants de Gif puis à leurs successeurs, une soif d'apprendre, un plaisir de découvrir et une intelligence du monde qui constituèrent leur vraie richesse. Car ce n'est pas seulement dans le cadre d'une économie où la connaissance devient marchandise (voir note 9) qu'il s'avère profitable de vivre du côté des savants (voir note 10)...

Quelques évolutions vues à Moulon sur un an depuis la fin 2014.

Les chantiers en cours

Les rues du futur quartier urbain

Depuis décembre l'accès à la rue Joliot Curie depuis la Route 128 est devenu impossible au droit du hameau de Moulon et de Supélec. En effet, le virage que cette rue effectuait pour se raccorder à la 128 est abandonné au profit d'un raccordement quadrangulaire qui n'est pas encore utilisable. Cependant le boulevard rectiligne est-ouest qui remplacera bientôt la route 128 sur le territoire de Gif est en cours d'achèvement, au nord de l'ancienne route qui musardait en bordure de campagne. Du nouvel axe partent déjà à angle droit vers le sud deux voies elles-mêmes en cours d'achèvement : la rue n°4 (dont le nom pourrait être "Rue André Blanc-Lapierre") qui se raccordera à la rue Joliot-Curie redressée au droit du hameau de Moulon, et la partie nord-sud du précédent boulevard qui se raccordera au droit des terrains de sport à la partie conservée de la route 128 sur le territoire de Saint-Aubin. Enfin, pour compenser la fermeture de la petite rue Noetzlin dans sa partie nord-sud (en bordure orientale du Point F., aujourd'hui utilisée pour la desserte exclusive du chantier du bâtiment Nord de l'École centrale), une rue nouvelle a été aménagée immédiatement à l'ouest du Point F. et du futur parc de Moulon. Cette petite voie est surtout empruntée par les lourds camions et engins qui travaillent depuis décembre 2015 à la préparation de l'édification du bâtiment sud de l'École centrale, en bordure sud de la rue Joliot-Curie, sur l'ancien terrain des bâtiments de logements du Point F. Depuis décembre, elle dessert aussi la parcelle (maintenant soustraite au regard par une palissade aveugle et muette, c'est-à-dire sans hublot permettant de voir ce qui se construit, et sans affichage de vues de ce qui sera édifié) de la future résidence étudiante du "Jardin des Muses" (dite aussi "SerendiCity" dans la novlangue du campus), au nord du bâtiment principal de Supélec.

Trois nouveaux décapages de parcelles

Outre les deux chantiers ci-dessus évoqués, celui du bâtiment B (ou Sud) de l'École centrale (dont la parcelle a été décapée et palissadée, dont les pieux d'assise ont été coulés et dont les fondations sont commencées), et celui de la résidence du "Jardin des Muses" pour un millier d'étudiants (dont le terrain a tout juste été défriché et enclos par Bouygues Construction en décembre 2015), un troisième chantier démarre en janvier 2016, après un premier décapage de repérage fin 2015 : celui de l'École normale supérieure de Cachan (qui fonctionnera sur Gif à partir de septembre 2018).

La nanoplage de la mare de Moulon

Aux approches de Noël, un court tronçon de la piste cyclable longeant la voie réservée au bus express a été agrémenté, en bordure de la mare du Hameau de Moulon, d'un agréable et inattendu caillebotis en lattes de bois, dont l'aspect balnéaire confère à la minuscule étendue d'eau une allure de "mare nostrum".

Merci à celui qui l'a imaginé pour ce petit luxe gratifiant offert à (et par) la collectivité.

Des nouvelles des institutions

La nouvelle CaPS est née !

En application de l'arrêté préfectoral du 2 octobre 2015, sont réalisées simultanément à compter du 1er janvier 2016 la fusion des deux communautés d'agglomération existantes (la CAPS et la CA2E), ainsi que l'extension aux communes de Verrières-le-Buisson et de Wissous de la nouvelle communauté urbaine résultante (la Communauté Paris-Saclay).

Il reste à définir les modalités de gouvernance, le projet de territoire et le contenu exact des compétences communautaires.

L'EPSS devient l'EPAPS

Par décret du Ministre du Logement, de l'égalité des territoires et de la ruralité en date du 31 décembre 2015, l'Établissement public Paris-Saclay (EPPS) créé par la loi du 3 juin 2010 relative au Grand Paris est remplacé par l'Établissement public d'aménagement Paris-Saclay (EPAPS). Selon la loi "MAPTAM" (de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles), cette transformation devait être réalisée dans les 12 mois suivant la promulgation de la loi, c'est-à-dire avant le 27 janvier 2015...

La modification essentielle concerne la composition et le fonctionnement du conseil d’administration composé de trois représentants de l’État, de dix élus des collectivités territoriales et de sept personnalités qualifiées. 

Ce conseil élira son président parmi ses membres représentant les collectivités territoriales afin d'être plus représentatif des habitants. L'adresse internet de l'EPPS devient http://www.epaps.fr

La Métropole du Grand Paris

En fonction depuis le 1er janvier de cette année, la Métropole du Grand Paris (notamment chargée de la réalisation du projet du métro qui desservira le Plateau de Saclay, avec une station commune Gif-Orsay à Moulon), rassemble Paris et les trois départements de la proche couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint Denis, Val-de-Marne).

Les quatre autres départements de la Région Île-de-France (Essonne, Yvelines, Val-d'Oise, Seine-et-Marne) ont décidé de se constituer à leur tour en une "Grande Couronne Capitale", dont le président actuel est celui du conseil départemental de l'Essonne, François Durovray, et dont l'objet est d'une part de contrebalancer le Grand Paris dans les dossiers impliquant toutes les collectivités locales de l'Île-de-France, et d'autre part de permettre aux quatre départements de la grande couronne parisienne de travailler de concert et de mutualiser leurs moyens.

Notes

Note 1

Ces plantes à fleurs blanches sont des matricaires, de la famille des astéracées (ou composées"). Selon les variétés, les matricaires disparaissent dès les premières froidures, en septembre pour la "fausse camomille", en novembre pour la "matricaire inodore".
Très prolifiques, les matricaires parasitaient autrefois les champs de blés, qu'elles ornaient de leurs fleurs blanches en compagnie des bleuets et des coquelicots (pendant la Grande Guerre, la presse française en fit un argument nationaliste : le blé des Français était ponctué des trois couleurs ! ).
Aujourd'hui, elles colonisent naturellement et abondamment les bordures des champs, les friches, les terrains laissés vagues par les chantiers proches des terres agricoles. Les céréaliculteurs en sèment aussi leurs jachères pour étouffer d'éventuelles plantes nuisibles, pour protéger le sol et surtout pour favoriser la multiplication des insectes pollinisateurs qui s'en nourrissent. Il semble que cette parcelle en jachère photographiée sur Gif entre la route 128 et la rigole de Corbeville, en bordure des buttes de terre végétale mises en réserve par les bâtisseurs du campus, ait été volontairement semée de matricaires.

Note 2

En matière de réchauffement climatique, la mémoire de la plupart des habitants et autres connaisseurs de Moulon et de ses environs pointe en premier, paradoxalement, des enneigements exceptionnels, soit par leur ampleur, comme celui du 8 décembre 2010, qui bloqua dans le CEA de Saclay plus de 2600 personnes, soit par leur date tardive, comme ceux du 10 avril 1975 et surtout du 1er mai 1945. Cette confusion spontanée et humainement compréhensible entre climatologie et météorologie nourrit le climatoscepticisme populaire sur lequel s'appuient opportunément les tenants intéressés du laisser-faire.
La COP 21, réunie au Bourget en décembre 2015 a permis d'engager les États à limiter le réchauffement climatique et ses multiples conséquences négatives.

Note 3

Sur le thème du changement climatique, à l'occasion de la COP 21, les Giffois ont été invités par la CAPS, avec les habitants des autres communes membres, dès la fin novembre 2015, à une conférence de François-Marie Bréon, climatologue au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement, connu pour sa dénonciation rigoureuse des manipulations de données par les climatosceptiques.

La CAPS a par ailleurs participé jusqu'au 10 décembre 2015 à l'exposition nationale au Grand Palais à Paris titrée "Solutions COP 21 Paris 2015" où elle a présenté avec l'EPPS le futur réseau de chaleur et de froid de Paris-Saclay. De son côté, l'association Terre et Cité, très active sur le Plateau de Saclay, a produit au début décembre 2015, à l'intention de tous les habitants du plateau et des communes environnantes, une exposition consacrée à la traduction locale, actuelle et à venir, des enjeux climatiques planétaires, avec la participation d'étudiants de l’École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles et l'aide de la Région, du département de l'Essonne et de l'Université Paris-Saclay.

Cette exposition, présentée à la mi-décembre 2015 au CEA de Saclay, effectuera en 2016 une tournée des collectivités locales impliquées par le projet Paris-Saclay. 

Note 4

Le LSCE (Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement) est une unité mixte de recherche regroupant le CNRS, le CEA et l'Université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines désormais tous membres de l'Université Paris-Saclay. Ses laboratoires, fréquentés en permanence par plus de 300 chercheurs et étudiants, se répartissent sur deux sites, l'un dans la vallée, à Gif, dans le parc de Button (parc du CNRS), l'autre au rebord du plateau de Moulon au-dessus de Gif, à l'Orme-des-Merisiers, sur la partie du domaine du CEA dépendante de la commune de Saint-Aubin.

Le LSCE est membre de l'Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL), une fédération de 9 laboratoires publics de recherche en sciences de l'environnement qui regroupe environ 1400 membres et se classe parmi les plus grandes organisations mondiales travaillant sur les thèmes du climat et de l'environnement.

Note 5

La future ICE (Infrastructure pour le Climat et l'Environnement) sera construite sur le site du CEA de l'Orme-des-Merisiers par l'agence parisienne CGA (Celnikier et Grabli Architectes) qui a déjà conçu pour le CEA de Saclay l'Institut des neurosciences et le Centre des nanosciences. Il s'agira d'un bâtiment de plus de 10 000 m2 de planchers avec des ressources très particulières comme une casemate de mesures de très faible radioactivité, des salles blanches destinées notamment à des spectromètres, une chambre amagnétique (isolée du champ magnétique terrestre). En outre la terrasse permettra des mesures de la structure verticale de l’atmosphère par lidar (radar laser).

La réalisation du projet ICE a été lancée au CEA le 9 novembre 2015 par Thierry Mandon, Secrétaire d’État chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. La livraison est programmée pour la fin 2017. Cet équipement dotera le LSCE d’un centre de recherche de niveau mondial et renforcera l'attractivité internationale du Plateau de Saclay, tant pour les chercheurs que pour les entreprises innovantes.

Note 6

Programmé pour 2019-2021, le Pôle Biologie-Pharmacie-Chimie n'est encore qu'un projet dont le permis de construire devrait être déposé au troisième trimestre 2016. Pour le moment, ce pôle est projeté par l'EPPS à Moulon en deux ensembles.

L'un, le plus étendu (dit "Site métro" car proche de la future station Gif-Orsay), sera implanté sur Orsay en limite de Gif, en plusieurs bâtiments immédiatement à l'est de l'IUT de Chimie.

L'autre, sur Gif en limite de Saint-Aubin et de Saclay, au sud de la rigole de Corbeville, disposera à proximité immédiate de terres pour les cultures expérimentales de l'Institut Diversité, Écologie, Évolution du vivant (IDEEV) qu'il abritera.

L'ensemble des bâtiments à construire sur les deux sites constituera la plus grande opération du Plan Campus en France et vraisemblablement le plus important chantier universitaire d'Europe. Il devrait en effet proposer plus de 80 000 m2 de planchers (à titre de comparaison, l'ENS en offrira 65 000, le bâtiment nord de l'École centrale 48 000).

Note 7

Moulon, qui dépend essentiellement des trois communes de Saint-Aubin, Gif et Orsay, n'a jamais constitué à proprement parler un "territoire" et le projet de l'intégrer au "cluster" Paris-Saclay ne lui en donnera vraisemblablement pas plus l'occasion.

En effet, ses utilisateurs (enseignants, chercheurs, techniciens, étudiants) le percevront sans doute spontanément comme un espace d'activités innovantes appartenant au réseau régional, national, européen et même mondial de la science et de la haute technologie, alors que ses futurs habitants permanents (essentiellement installés sur la partie giffoise de Moulon), se sentiront aussi des Giffois en devenir et bientôt des Giffois à part entière - pourvu que les habitants des autres quartiers de Gif les accueillent chaleureusement (inclusivement) et s'approprient avec eux le nouveau quartier giffois de Moulon.

Note 8

À deux reprises au cours de son histoire récente, la microsociété giffoise se sentit un peu débordée par l'arrivée relativement brutale et massive de nouveaux habitants sur son territoire : dans les années 1950-60 celle des employés du CNRS et du CEA, puis dans les années 1970-80 celle des résidents du "nouveau village" de Chevry.

Entre "Anciens" et "Nouveaux", il y eut des tensions qui purent paraître contredire temporairement l'attitude traditionnellement inclusive de la population en place, voire des élus en charge de la commune.

Cependant il s'agissait surtout pour les "anciens" de faire respecter par les "nouveaux" les us et coutumes locales. Cette exigence inévitable prit à Gif, parfois, des allures de bras de fer entre les élus locaux et les institutions ou entreprises extérieures à leurs yeux responsables de l'afflux de nouveaux résidents.

C'est ainsi que le 4 février 1950, sous la houlette du maire Arthur Levasseur, le conseil municipal de Gif-sur-Yvette considérant que dans des conférences de vulgarisation Mr. Joliot Curie et Mr. Dautry auraient donné l’assurance qu’ils ne procèderaient pas à Saclay à la fabrication de la bombe atomique mais que leur cyclotron et autres agencements auraient pour but de mettre à la disposition des hôpitaux des substances radioactives qui leur manquent ; considérant que ni les hôpitaux ni les cliniques ne fonctionnent gratuitement mais coûtent très cher aux usagers, que ce soient des assurés sociaux ou des communes qui délivrent les réquisitions (par exemple une simple radio à l’hôpital d’Orsay coûte 6 000 francs) ; considérant que le Commissariat à l’Énergie atomique dispose de grosses ressources ; le Conseil décide que les établissements semi-industriels du Commissariat à l'Énergie atomique ont bel et bien un but lucratif et déclare irrecevable leur prétention d’être exonérés d’impôts.” Aujourd'hui, le problème demeure pendant : tout ce qui a trait à l'enseignement public et à la recherche scientifique est exonéré d'impôts.

Pour cette raison la commune de Gif souhaite accueillir sur le campus de Moulon à la fois des entreprises de haute technologie et des habitants permanents qui participeront au financement des équipements et services publics dont eux-mêmes et les autres Giffois pourront profiter.

Note 9

En 1999, l'avant-dernière année du 20ème siècle (un autre âge !), le Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Claude Allègre (qui se révéla en 2010 un "climatosceptique" aussi virulent qu'influent) provoqua des protestations scandalisées dans le milieux scientifiques attachés à la valeur de "bien public" de la Science - notamment à Gif, où il avait laissé de nombreux souvenirs diversement interprétés - en voulant normaliser les activités de valorisation des recherches scientifiques et en déclarant aux chercheurs : " Gagner de l'argent, ce n'est pas honteux, c'est servir son pays ! "

En fait, il y avait déjà bien longtemps (depuis Archimède ou Léonard de Vinci ?) que le supposé désintéressement virginal des savants était battu en brèche par les nécessités de l'économie individuelle et collective. Par exemple, le CNRS gagne aujourd'hui encore une forte part de ses revenus commerciaux grâce aux brevets déposés sur les découvertes, au tournant des années 1970-80, par Pierre Potier et son équipe de l'Institut de chimie des substances naturelles de Gif, de principes actifs anticancéreux qui servirent l'industrie pharmaceutique. Qu'on le veuille ou non, la Science est partie intégrante de "l'économie de la connaissance" qui n'est en fait que la systématisation à l'échelle mondiale du droit de propriété (donc d'exploitation) des créations intellectuelles. 

Note 10

Nous prenons ici le mot "savant" au sens que les intellectuels occidentaux lui donnent généralement en insistant sur la "falsifiabilité" de leurs savoirs : ces savants-là savent - et espèrent - que ce qu'ils pensent vrai aujourd'hui sera démontré faux demain.
Il n'y a donc aucun dogmatisme dans leurs travaux. Quant au risque de dérive de la Science, par instrumentalisation au profit d'un groupe restreint d'individus plutôt qu'à celui de l'humanité, s'il n'est pas nul, il est du moins fortement limité dans les États authentiquement démocratiques, donc notamment en France.
Il y existe en effet non seulement des procédures de validation, des obligations de vulgarisation (voir à ce propos le livre de Cécile Michaut, scientifique et formatrice giffoise, organisatrice du réseau de formation “Science et Partage” : "Vulgarisation scientifique, mode d'emploi", EDP Sciences, 2014) et des règles et comités d'éthique qui permettent non seulement aux autres savants mais aussi aux représentants élus de la population et à l'opinion publique, de limiter considérablement le risque de dérive.

On pourrait en faire la démonstration en se fondant sur l'influence des climatosceptiques à l'Académie des Sciences (et notamment de leur plus virulent porte-voix, Claude Allègre), en relevant d'une part qu'elle est très importante (voir Benoît Urgelli et Gayané Adourian : " Débat à l’Académie des sciences : le triomphe de Claude Allègre ? " document mis en ligne sur le blog " Prisme de Tête ", novembre 2010) et d'autre part qu'elle est précisément pistée et dénoncée (voir "Climat : tempête sous une coupole", double page du journal " Le Monde " du 2/12/2015 par Stéphane Foucart et David Larousserie).