Des origines inconnues
Selon certains historiens, la fondation de l’abbaye remonterait à environ 1000-1122 ; elle est nommée pour la première fois dans une lettre patente du roi Louis VII le jeune, vers 1138, qui affranchit de toute charge les biens de la maison.
D’autres situent sa restauration vers 1160 par l’évêque de Paris Maurice de Sully ; en 1180, une bulle papale évoque l’abbaye. Celle-ci serait de fondation royale, à en juger son blason représentant une reine entourée de trois fleurs de lys. La première abbesse se prénommait Eremburge.
Le quotidien des bénédictines
La vie des religieuses obéit à la règle sévère et austère de Saint Benoît : issues de l’aristocratie ou de la bourgeoisie, elles font vœu de pauvreté, chasteté, obéissance. Elles mènent une vie communautaire rigoureuse, rythmée par le travail et la prière, au contact de la population locale.
Apogée et déclin
L’abbaye possède de nombreux biens : fermes, bois, terres, prés, vignes... Dès le XIVe siècle, toutefois, la propriété de ces biens lui attire de nombreux problèmes.
Son histoire reste ponctuée par des périodes de prospérité et de difficultés nombreuses : les guerres, les scandales et les réformes désorganisent la vie de la congrégation.
Au XVIIe siècle, son rapprochement avec le jansénisme entraînera sa disgrâce et sa disparition à la Révolution.
Juliette Adam, dernière "abbesse" de Gif
Lorsque Juliette Adam, femme de lettres réputée, l’acquiert en 1882, il ne reste que des ruines, un beau parc, une ferme et une maison de maitre qu’elle fait rénover et agrandir, organisant de grandes fêtes où se presse le Tout-Paris. Elle y résidera jusqu’en 1936.
La propriété sera ensuite divisée : la ferme et les terres d’un côté, les ruines et bâtiments habités par Juliette Adam de l’autre.
Dans les années 1960, le vaste terrain qui constituait le potager de l’ancienne abbaye est racheté par la commune pour y construire l’actuel quartier de l’Abbaye.