À l’origine, une maison seigneuriale
En 1657, Pierre III Mérault fait à Gif l’acquisition d’un vaste domaine comprenant alors un grand logis, une grande cour bordée de bâtiments, le logement du fermier, une chapelle, un jardin près de l’église, un parterre et un parc.
En 1754, son petit-fils, Claude, lieutenant du roi au gouvernement du comté de Bourgogne, vicomte de Gif et de Châteaufort, hérite du domaine et y fait construire un château avec un parc ordonnancé. Il confie la conception du château à Pierre Desmaisons, architecte du roi et membre de l’Académie d’architecture. Le parc sera quant à lui aménagé par le paysagiste Pillet, admirateur de Le Nôtre.
De nouveaux châtelains
Le château ne sera achevé que dans les années 1770 par un parent éloigné de Claude Mérault, Pierre-Charles Debonnaire, baron des Forges, procureur au Grand Conseil. La famille Debonnaire de Gif restera propriétaire du domaine jusqu’au début du XIXe siècle et donnera trois maires à la commune.
Le château sera ensuite acquis par Ernest Bourlon de Sarty, ancien préfet, lui aussi maire de Gif et Conseiller général de Seine-et-Oise après 1848, avant de devenir la propriété de Louis Juigné en 1869 puis de Paul Aubry en 1898. Des travaux d’agrandissement au début du XXe siècle parachèveront la transformation de l’édifice.
Le premier réseau d’adduction d’eau à Gif
Tout un ensemble de communs qui s’étendaient au sud du château et arrivaient jusqu’à la Grande rue (actuelle rue Amodru) ont été démolis en 1870.
En 1878 est construit dans le domaine de Buton un grand réservoir d’eau par captage de deux sources, afin d’alimenter le bourg via un réseau (le premier du genre à Gif) qui longeait la Grande rue jusqu’à la place de l’église. Deux fontaines, l’une située cour du Four, l’autre près de l’église (toujours visible aujourd’hui, rue Amodru), fournissaient l’eau à la population.
L’avenue de la Terrasse était quant à elle un lieu prisé des giffois qui y fêtaient chaque année la Saint Jean.
Vers 1905, le niveau du parc sera surélevé et le mur de soutènement couronné par une balustrade.
Un château pour la science
En 1912, Édouard Noetzlin, président du conseil d’administration de la Banque de Paris et des Pays-Bas, devient le nouveau propriétaire du domaine.
Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, son fils Jacques propose de céder la propriété à son ami Frédéric Joliot-Curie, alors directeur du Centre National de la Recherche Scientifique. L’acte de vente est signé en 1946. Le CNRS installe ses bureaux dans l’enceinte du château et ses laboratoires dans une partie du parc, mais s’engage à conserver le domaine en l’état.
Depuis 1991, le parc est classé " refuge pour les oiseaux ".